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At ease // *** sleeping well (no bad dreams) *** / No PaRaNoIa // NO LONGER empty and frantic / EATING WELL

23 février 2008

En ce moment j'ai du mal à respirer. La nuit je

En ce moment j'ai du mal à respirer. La nuit je ne dors pas, je compte le nombre de respirations par minutes et quand il en manque une l'angoisse monte. J'étouffe alors je me lève et je respire en rythme: 1, 2... 1,2,3... 1, 2... 1,2,3... J'ai l'impression de mourir alors j'allume la télé pour penser à autre chose.Paradise_portrait_2__MIEKE_

...Ça me rappelle ce film où, à la fin, l'homme enfonce sa bite dans la bouche de la fille. Mais elle ne bouge pas, elle écarte juste un peu plus les narines et elle reste là à presque s'étouffer. Elle laisse juste couler une larme ou deux...

Mais j'ai l'impression de respirer avec la musique. Alors pour me calmer j'écoute cette blonde déblatérer sur un clip tronqué d'1 minute 30, comme si elle y connaissait quelque chose.
Parfois je ne parle plus du tout avec les gens sinon j'ai l'impression que je n'aurais plus le temps de respirer. Je calque ma respiration sur la leur, sur leurs mots, et je me concentre pour ne rien montrer.

En vérité je crois que c'est une image. L'impression d'étouffer... Je m'assois toute la journée sur une chaise parce qu'il le faut, je me persuade que mon frère n'est pas mon frère, qu'au fond rien n'a d'importance, que je dois faire plus d'efforts, ou moins. Que je n'ai rien à dire. Que ça ne peux qu'aller mieux. Que je ne suis pas cette petite fille de 12 ans qui se montre quand je ne peux plus bouger, quand il faut trembler et pleurer, que je ne sais plus où je suis. Cette petite fille qui ne déteste rien plus qu'elle.

Photo: Erwin Olaf, Paradise portrait

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25 décembre 2007

Monologue

- J'ai fait mon temps...
- Non, tu sais qu'il t'a fait. Tu l'as reçu, subi, et il t'a fait. Le temps laisse le où il est, il ne s'arrête jamais contrairement à toi. On plante des graines mais on retrouve des fleurs. On devrait parler uniquement au présent...
- Je passe le temps?
- ...être affirmatif, lui donner des ordres. Je pense à la résignation, alors je vois le visage de ma mère. Je suis venu, j'ai vu, j'ai perdu. Comme une musique lointaine qui finit par mourir comme elle a commencé, au son hésitant de quelques violons timides. Les animaux aussi se cachent pour mourir. Parfois on se plaît à croire qu'on attend la mort, mais en vérité on sait qu'on attend de vivre.
- ...
- Oh il y a bien des blessures, mais ce ne sont jamais les mêmes. Regarde mes genoux, est-ce que je les ai laissés saigner quand je suis tombée dans la cour? Mais on en voit encore les cicatrices. Pourtant je n'ai pas eu peur de retomber un autre jour et je retomberai encore. Quelle idée de regarder les autres faire! Non, tu ne comprends pas encore. Il s'agit de savoir que passé et futur sont des temps du présent...
- ...d'oser même les chemins de traverse...
- ...oui...
- ...de savoir qu'il est toujours l'heure! Je fais le temps!

Photo_s_pia

25 novembre 2007

* * * * * V I B R A T I O N S * * * * *

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V I B R A T I O N S

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20 novembre 2007

what's that sound from under the door ?

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  Tom Waits est un cas à part. Tom Waits c'est une voix de vieux crooner qu'on se plaît à imaginer longtemps soumise au régime Whisky & Cigarettes, un bonhomme certainement sorti d'un livre de la Beat Generation pour atterrir directement parmi les ordures d'une sombre ruelle puant la pisse et le vomi. Ses premiers albums, sentent encore d'ici la fumée et le désoeuvrement des fins de soirées, le pianiste qui achève la dernière chanson de son répertoire devant une audience qui se raréfie ou dort depuis longtemps sur sa table.

                                        

  Mais la musique d'un certain Captain Beefheart lui tend la main et lors du virage Swordfishtrombone, notre maître de cérémonie embarque une horde de nouveaux freaks dans son petit camion qui commence à tanguer sévère. Guitare acrobate, fanfare sénile, cowboy gras-du-bide, un inquiétant boucher nommé Dave... tous s'entassent dans un joyeux bordel. Oncle Tom s'ouvre une nouvelle bouteille et appuie sur l'accélérateur pour enchainer avec Rain Dogs.

  Blues mutant, rock boiteux, folk, country, il quitte définitivement les ambiances jazzy, met un peu moins de boum boum pouët pouët pour s'enfoncer dans une musique plus sombre, mystérieuse. Plus crasseuse. C'est Bone Machine.

                                          

  Finalement nous serons toujours là pour écouter le Tom nous raconter ses étranges petites histoires et les décorer avec pleins de tut tut, boum, tchak, aouha. Conteur fascinant, artiste atypique, clochard céleste. Tom Waits c'est tout ça. C'est le rigolo qui dit  "J'ai toujours eu une meilleure vision les yeux fermés" et que tout le monde veux bien croire sans sourciller.

20 novembre 2007

"- Nous sommes ici à présent.- D'accord.

water__evening__poetry_by_equivoque"- Nous sommes ici à présent.
- D'accord. Nous sommes ici. Ici. Où nous sommes. Ici. Oh, ici, si bon, si bien, si délicieux dans la nuit. Ici, tellement bien, tellement délicieux, tellement merveilleux. Si délicieux dans la nuit. Dans la nuit délicieuse. Ecoute ici, moi, s'il te plaît. Oh, très gentil ici très gentil s'il te plaît doucement s'il te plaît s'il te plaît très doucement merci doucement ho dans la nuit délicieuse."
C'était l'étrange contrée à nouveau mais à la fin il ne se sentait plus seul et plus tard, en s'éveillant, c'était encore étrange et personne ne parla mais c'était leur contrée maintenant, pas la sienne à lui ou la sienne à elle, mais la leur, vraiment, et ils le surent tous les deux.
Le vent soufflait dans l'obscurité à travers le bungalow et elle dit: "Maintenant tu es heureux et tu m'aimes.
- Maintenant je suis heureux et je t'aime.
- Tu n'as pas besoin de répéter. C'est vrai maintenant.
- Je le sais. J'ai été affreusement long, non?
- Tu étais un peu lent.
- Je suis sacrément content de t'aimer.
- Tu vois? dit-elle. Ce n'est pas dur.
- Je t'aime vraiment.
- Je pensais que ça t'arriverait peut-être. Je veux dire, j'espérais.
- Je t'aime." Il la serra très fort contre lui.
"Je t'aime vraiment. Tu m'entends?"
C'était vrai aussi, ce qui le surprenait beaucoup, surtout quand il s'aperçut que ça l'était encore au matin.
Ils ne repartirent pas le lendemain matin. Helena dormait encore quand Roger se réveilla et il la regarda dormir, ses cheveux répandus sur l'oreiller, relevés sur le cou et rejetés sur un côté, son adorable visage bronzé, ses lèvres et ses yeux fermés, semblant plus belle encore qu'éveillée. Il remarqua les paupières pâles dans son visage bronzé et la courbure des longs cils, la douceur de ses lèvres, tranquille à présent comme un enfant endormi, et ses seins sous le drap qu'elle avait remonté sur elle pendant la nuit. Il pensa qu'il ne devait pas la réveiller et il redoutait de le faire en l'embrassant, aussi s'habilla-t-il et marcha-t-il jusqu'au village, se sentant vide et affamé et heureux, respirant les odeurs du matin et entendant et voyant les oiseaux et sentant et humant la brise qui soufflait encore depuis le golfe du Mexique, jusqu'à l'autre restaurant un bloc plus bas que le Green Lantern."

HEMINGWAY

 

[water, evening, poetry by ^equivoque]

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